Les fameuses SybSessions de Romain sont un triptyque, une œuvre si large que je ne peux pas les chroniquer toutes en un seul billet. Je vais donc commencer par le deuxième volume, le plus imposant des trois car il réunit pas moins de 20 pistes.

Les SybSessions sont intéressantes car elles sont pour l'instant l'objet bundien le plus abouti, ce qui peut paraître étrange venant d'une cellule un peu à part dans la mécanique bundienne.

  1. Syb commence fort avec un premier morceau bien pêchu : des voix qui semblent sorties d'un vieux disque de Fat Wallers répondent à des sifflements, les échantillons sont bien maîtrisés et la trompette accentue le côté jazzy-crade (j'adore ça).
  2. L'enthousiasme retombe avec ce deuxième titre un peu pataud et pas bien original. Dommage car il précède trois excellentes pistes.
  3. Tout d'abord, une jolie interlude très aérienne, un peu trop courte à mon goût.
  4. Puis, du piano, une flûte... on se croirait dans Opium. C'est du très bon. Le piano est très profond, il épouse bien le beat et est accompagnée d'une petite mélodie de flûte suraigüe. J'aurai bien aimé que ça soit du Opium, tiens... A la fin, le piano devient plus grave, plus pénétrant, et nous achève.
  5. On ressuscite avec une autre très belle réussite. Certes la boucle est répétitive, mais elle est agréable et Syb a su placer ses fameuses voix de fin de boucle dont il garde jalousement le secret.
  6. Quand on connaît le goût de Syb pour les voix féminines accélérées (vous savez, Bronze Nazareth), on est pas surpris par ce genre de titre. Personnellement, je n'accroche pas trop mais j'admets que le morceau est sympathique.
  7. Aïe. Au risque d'être un peu trop sévère, je trouve que cette interlude ressemble à un générique de série américaine des seventies. Ce n'est pas le final low-fi qui me fera changer d'avis.
  8. Ah non ! Encore des voix accélérées, la ligne de basse est trop rapide, le tout est brouillon et trop répétitif. Mauvais point.
  9. Ouf... après les deux déceptions précédentes, on est sauvé par ce morceau étrange, au son feutré et inquiétant, rythmé par des charlestons martiaux. La basse y est rare mais efficace.
  10. Une simple boucle de violon en guise d'interlude, rien à ajouter.
  11. Une ambiance très western accentuée par un dialogue de film en guise d'introduction. La rythmique est prenante mais les boucles sont un peu brouillonnes (et puis le son western...).
  12. Oh oui ! Le sample est ultra grillé, mais l'utilisation qui en est faite est superbe. Syb a su s'approprier une part de cette œuvre majeure, que j'ai aussi envie de chroniquer ici prochainement. Ce titre trouve son écho dans la neuvième piste de la SybSession III.
  13. Ce titre semble être le remix d'une chanson soul. C'est pas mal, mais ça n'a peut-être pas ça place dans ce disque.
  14. On ne rigole plus maintenant : voici le gros son qui débarque. La boucle est courte et efficace. On remue la tête, on pense à RZA et on regrette qu'aucun rappeur ne se pose dessus.
  15. Mouais... un son intéressant mais un peu vide.
  16. Tiens, de nouveau des voix accélérées. J'aime beaucoup la ligne de basse à la Roots Manuva (la référence n'engage que moi). Là aussi, l'instrumentale est bonne mais ne se révélera véritablement qu'accompagnée d'un rappeur.
  17. Un nouveau titre tiré de la Planète Sauvage, mais celui-ci est moins travaillé et reste trop fidèle à l'oeuvre de départ.
  18. Syb nous met une bonne claque avec ce titre qui réunit tous les meilleurs ingrédients : un piano d'une profondeur abyssale, une bonne rythmique bien posée, un violon qui fait de temps en temps une excursion et LE sample de voix, évidemment.
  19. Malheureusement, l'album se termine avec le morceau le plus faible : le remix de Bang Bang de Sheila. Young Buck l'avait déjà fait et Syb n'arrive pas à faire oublier ce triste antécédent.
  20. Une petite conclusion qui mélange un générique de série télé et un dialogue de western (décidément...).

Pour conclure, ce deuxième volet des SybSessions est très fournit. Il aurait pu être plus court et éviter certains égarements, mais c'est quand même du bon son. Syb, un bundien à suivre...