Ramona et moi avons passé la soirée de vendredi avec des bookcrossers avérés (à la différence de moi qui ne suis, selon Ginaluna, qu'un bookcrosser malgré moi) et c'était vraiment une soirée agréable.

Certes, c'est toujours intimidant de partager un repas avec tant de gens inconnus ou presque (j'avais déjà eu le plaisir de rencontrer furtivement Mamoune, Meso, Papillon et la belle Émilie) mais les bookcrossers sont aussi sympathiques que leur activité. D'autant plus que le repas ne fut qu'une introduction au véritable but de cette soirée : les arbres à livres.

Le terme "arbre à livres" était en lui-même réjouissant et je n'ai pas été déçu par les véritables. Des dizaines de livres ont été perchés sur les rares et fragiles arbres de la place Kleber. Gina était de loin la plus excitée mais même la réservée Ramona sautillait d'arbre en arbre. On eu aussi droit à un passage d'une voiture de police intriguée qui eu le bon goût de ne pas s'arrêter (Bayonne est si loin...).

Je suis pris au piège. Moi qui ai abordé le bookcrossing avec curiosité mais en prenant soin de refréner mon enthousiasme (quittant Strasbourg bientôt, je n'avais pas envie d'avoir à interrompre si rapidement une activité dans laquelle je me serais investi pleinement), je me surprend désormais à guetter fébrilement sur internet si mes livres ont été trouvés et lus par quelqu'un. Il me tarde tant d'avoir des nouvelles de l'un des livres que j'ai libéré.

Des livres ? Quels livres ? Ils sont au nombre de quatre :

  • Premièrement Salut et liberté de Vargas parce qu'il était déjà en liberté,
  • le fameux Traité de Savoir Vivre de Vaneigem, je l'avais évoqué lors de mon précédent billet sur le bookcrossing,
  • les Chants de Maldoror de Lautréamont par association d'idée avec le précédent
  • et pour finir la Chèvre de Monsieur Seguin de Daudet pour les plus jeunes et parce que j'aime ce texte malgré l'idéologie coercitive et conservatrice qu'il véhicule.