La neige tombe et Helsinki me plaît de plus en plus.

Vivre à Hel en hiver, c'est comprendre le Helsinki des autres saisons. La nuit hivernale est la noire du rythme de vie finlandais. Tout prend un sens : l'inertie ne semble plus en être, la ruguesse des bâtiments cesse d'être une erreur esthétique pour devenir une nécessité pratique. Et puis c'est sale, de la neige partout, de la boue... c'est réjouissant. Les finlandais ne sont plus les mêmes. Ils râlent parfois, les filles poussent des cris en glissant sur le verglas, et le crépuscule à 15 heures laisse plus de temps pour traîner dans les bars.
Toute la ville se dévoile telle qu'elle est : aussi étranges qu'ils peuvent paraître, les habitants du 60° parallèle n'en sont pas moins humains.

Helsinki me plaît de plus en plus, surtout lorsqu'il m'offre une soirée comme celle de samedi : un happening dans un appartement précédé de trois conférences sur le Velvet Underground.
Le Velvet Underground est un groupe fascinant des années 60, intellectualisé à l'extrême, mariant les courtes chansons mélodiques et les longs morceaux torturés, saturés, à la limite du supportable*, poussant le vice jusqu'à doter les chansons les plus douces des paroles les plus dures. Bref, c'est un bon groupe.

Je m'y rendis accompagné de Juergen et je découvris un bel appartement sur deux étages, avec une grande hauteur de plafond, des salles spacieuses, une architecture des années 30 et une vue sur l'une des plus grandes artères de la ville.
Cependant, la conférence est en finnois. Évidemment. Suivre presque tous mes cours en anglais, parler anglais avec les autres étudiants, tout ceci est parvenu à me faire oublier que je vivais en Finlande.

Ensuite vint le happening à l'ambiance très privée avec un concert de reprises du Velvet. La fête était très sympathique avec évidemment des jolies filles et des freaks effrayants, soit le couple classique dans ce milieu. Le groupe était admirable car il n'a pas cherché à être autre chose qu'une incarnation du Velvet. Le mimétisme était presque parfait avec des chansons interprétées à l'identique, des musiciens avec le look d'époque, et une ambiance très factory appuyée par des projections. On a même eu droit à des interventions d'une Nico.

Cette soirée est rentrée dans mon panthéon annuel, aux côtés de la mythique fête de l'école des beaux arts. Helsinki, je t'en prie, offre moi d'autres moments comme celui-ci.