Je vois bien les difficultés d’un enfant qui entre en lecture, je dis cela comme autrefois on parlait d’entrer en religion.

Marie-Aude Murail in Cibles Mouvantes

Tempus fugit

Voilà une grosse semaine que j'ai commencé ma recherche d'emploi et il est encore top tôt pour faire un premier bilan. Même si je me suis déjà déplacé et déjà fait des rendez-vous, la recherche d'emploi sur Internet n'est pas une activité grisante, mais immersive, lente et chronophage. Bref, je m'ennuie un peu.

Pourtant, à une époque pas si lointaine, je m'adonnais pleinement à une activité elle-aussi immersive, lente et chronophage : la lecture. Grand lecteur jusqu'à mes 20 ans, j'ai ralenti mon rythme de lecture au fur et à mesure que ma vie s'accélérait.
Et je n'ai pas de regrets car je pourrai m'y remettre plus tard. De plus, j'ai eu cette passion au moment de la vie où elle est la plus belle et la plus utile : l'enfance.

Je bouquine

J'ai pris goût aux livres principalement grâce à l'environnement intellectuel dans lequel m'ont baigné mes parents. Merci à eux. Mais je me dois de rendre hommage dans ces lignes à la rubrique BD du magazine Je bouquine de Bayard Presse qui a aussi beaucoup participé à cette passion.

Cette rubrique présentait chaque mois une retranscription du premier chapitre d'un roman "classique" en bandes dessinées, elle invitait ensuite le lecteur à lire le roman originel pour connaître la suite des péripéties.
Connaissant l'attirance qu'on les enfants et les adolescents pour le format BD, si facile, rapide et amusant à lire, c'est l'idée la plus ingénieuse que je n'ai jamais vu pour amener les jeunes à la lecture.

En tout cas, pour moi, ce fut extrêmement efficace. Je ne peux pas compter les romans que j'ai découvert puis dévorés grâce à cette rubrique : Vipère au poing de Bazin, L'Enfant et la rivière de Bosco, le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier, etc.

Je n'ai pas ouvert un Je bouquine depuis plus de 10 ans, mais je viens de vérifier : cette rubrique existe toujours. Mieux encore : la partie du roman résumé par la bande dessinée est désormais aussi proposée en fichier audio à télécharger. Une prise en tenaille ! Je ne peux être qu'admiratif devant cette redoutable stratégie.

Accès libre

Comme je possède encore les romans en livre de poche, je regrette qu'il soit impossible d'accéder aux archives de ces BD. À ma connaissance, Bayard Presse ne les exploite plus commercialement. Alors pourquoi ne pas les laisser en libre accès sur le Web ?

Et puis, lorsque j'aurai en charge l'éducation d'un enfant, je lui offrirai le livre accompagné de sa BD. On verra si ça marche. J'en suis sûr.