Dans la grande famille des abstentionnistes, je demande les abstentionnistes statisticiens. Pas ceux qui se moquent de la chose publique, ni ceux qui veulent exprimer ainsi leur mécontentement, mais ceux qui s'accrochent à l'argument éculé suivant : "Comme un vote de plus ou de moins, sur des millions de votants, n'aura aucun impact sur les résultats de l'élection, je ne vais pas me priver de pêche à la ligne pour si peu".

Quand j'entends ce genre de phrases, j'ai mal au cœur. Mais quand j'entends la réponse habituelle des partisans du vote électoral (dont je fais pourtant partie), qui se contentent d'affirmer le contraire, j'ai carrément la nausée. En effet, les statistiques sont souvent suspectes, mais dans ce cas précis, le contraste entre les chiffre est tel qu'on est face à une évidence : oui, une voix ne vaut presque rien !

Mais c'est précisément et paradoxalement le peu de valeur de chacune des voix qui doit nous inciter à voter. Car, comme le dit Vincent dans son article Voter ?, chaque abstention "augmente la valeur relative d'un vote exprimé" et c'est mal.

Il l'explique ainsi :

Dans un système où l'abstention serait totale, un seul électeur déciderait du résultat de l'élection. La démocratie élective est donc un système qui garantit que personne ne peut influencer le résultat d'une élection, ce qui est exactement à l'opposé de l'opinion commune mais qu'il me parait nécessaire à préserver.

Si vous vous demander pourquoi voter dimanche, dîtes-vous qu'au moins vous participerez à ce mécanisme de dilution du pouvoir.

Donc, pour demain, je compte sur vous.