Come with me and we'll attend their jubilee
And see them spend
Their last two bits
Puttin' on the Ritz

Irving Berlin in Puttin' on the Ritz

Amis mixologues et mixophiles, j'ai testé pour vous le Leperliac du Bar Hemingway, un cocktail de chasse créé près de Lupiac en Armagnac.

Il s'agit d'une création de Colin Field, un bartender considéré par beaucoup, dont Forbes, comme le meilleur du Monde.

L'ivresse

Voici la recette du Leperliac :

  • Armagnac (6 cl)
  • Jus de raisins blancs (4cl)
  • Menthe fraîche
  • Champagne (8cl)

(Les ingrédients sont tirés de la carte et les doses sont des estimations personnelles)

Nous sommes au Ritz et ce cocktail est cher, oui, 30€. Cependant, grâce à ses doses généreuses et académiques, il ne l'est pas excessivement et son coût est même comparable à celui d'un cocktail parisien quelconque. Et puis, c'est loin d'être le plus cher de la carte (1280€ le verre, incroyable, non ?).

La coupe est belle, la présentation est impeccable, et les lèvres sont ravies par l'association équilibrée d'ingrédients de premier choix. Un vrai travail d'orfèvre.

Un coup d'œil sur le bar et une discussion avec M. Field me font penser que plusieurs cocktails de la carte ne s'illustrent pas par la qualité de leurs alcools (les spiritueux sont de marques sûres mais classiques, comme Havana Club pour le rhum ou Bombay Sapphire pour le gin) mais par celle de leurs diluants (par exemple, l'un des jus de pommes utilisés est si artisanal qu'il est confidentiel et indisponible à la vente).

Cette mise en valeur des ingrédients non-alcoolisés est un enseignement précieux pour le mixologue amateur que je suis.

Le flacon

Plutôt que d'accéder directement au bar par la rue Cambon, mes amis et moi avons découvert les dorures de l'établissement hôtelier en entrant par la Place Vendôme. Même si le Ritz n'a jamais été un de mes objets de fascination, son parcours m'a un peu déçu. Je pourrai décrire en détail mon sentiment mais, depuis peu, la langue française est doté d'un mot le résumant fidèlement : "bling-bling".

Le bar Hemingway, tout petit et chaleureux, presque confidentiel, est bien plus enthousiasmant, même si on frôle de peu l'overdose d'Hemingway (les photos d'H. à Cuba, les livres d'H. l'écrivain, la bloody-mary d'H., le menu-journal "H. star", la Corona... stop !).

Le service est évidemment impeccable et courtois. Colin Field et ses deux compagnons (une fille et un garçon, choux tous les deux) semblent plutôt timides et réservés, mais font preuve de beaucoup d'esprit et sont d'excellents conseillers. Leur compagnie est très agréable.

Le maître lui-même est accessible et n'a pas hésité à rester après la fermeture, pour discuter de Whisky ("pure-malt pas blended, attention") avec un Vincent V. en très grande forme. Un grand moment.

Verdict

Excellent, mais tout de même en deçà du Camille Brune. Tout de même.