Hier, le groupe de rock R.E.M s'est séparé et ça m'a fait tout drôle. Même si mon entourage connaît mieux mon goût pour des musiques plus radicales comme le punk, le reggae et le rap, je suis aussi très émotionnellement attaché au rock mélodique de R.E.M, car il s'agit du tout premier groupe rock que j'ai écouté.

En effet, je l'ai découvert en classe de cinquième après avoir acheté la compilation Songs in the Key of X, qui est le disque qui a définit le son de mes années collège avec Soul Coughing, les Foo Fighters (donc, Nirvana), Frank Black (donc, les Pixies) ...

Je connais beaucoup de gens qui sont susceptibles d'aimer ce groupe mais qui restent hermétiques. Je les comprend. Ce n'est pas facile d'être un fan de R.E.M., principalement à cause de son extraordinaire capacité à passer du meilleur (mélodies intemporelles et chargées d’émotions, paroles cryptiques et poétiques, arrangements d'orfèvres...) au pire (mélodie bateaux, paroles ridicules ou prétentieuses, orchestrations boursoufflées...), d'une chanson à l'autre.

Mais ça reste un groupe très attachant et voici mon bilan subjectif de ses 30 ans de carrière, en 15 albums et 3 grandes périodes :

1982-1987 : Rock alternatif

Les albums de jeunesse d'un petit groupe provincial qui en veut :

  1. Murmur (1983)
  2. Reckoning (1984)
  3. Fables of the Reconstruction (1985)
  4. Lifes Rich Pageant (1986)
  5. Document (1987)

Avec un son inédit, entre tradition et modernité, des paroles adultes, des clips obscurs et des tournées incessantes, le groupe est devenu culte chez les étudiants américains et l'une des références du rock alternatif.

La sélection : Le premier album, Murmur, est à mon avis le meilleur de leur carrière et l'un des meilleurs albums rock des années 80. Reckoning est son digne successeur. Seuls albums du groupe à être produits par Mitch Easter, tous deux sont très homogènes et contiennent des chansons parmi leurs meilleures (Harborcoat, Pretty Persuasion, Laughing, Radio Free Europe...).

1988-1997 : Rock superstars

Après quelques succès et avoir été déclaré meilleur groupe américain par le magazine Rolling Stone, R.E.M. a signé chez une major et bénéficie désormais d'une forte exposition médiatique. C'est le temps des tubes, des clips sur MTV et, après Monster, des méga tournées :

  1. Green (1988)
  2. Out of Time (1991)
  3. Automatic for the People (1992)
  4. Monster (1994)
  5. New Adventures in Hi-Fi (1996)

R.E.M se lâche et ose tout. C'est la période la plus typique, celle que tout le monde connait, qu'on l'adore ou qu'on la déteste. C'est celle qui, à l'image de l'album Out Of Time, voit s'alterner des tubes universels (Losing My Religion, Everybody hurts...), des tubes débiles (Stand, Shiny Happy People...), des pépites moins connues (Drive, How The West Was Won...) et des morceaux de second rang.

La sélection : Sombre et acoustique, Automatic for the People est, à juste titre, l'album le plus apprécié par les fans. Son pendant électrique, Monster est plus diversement considéré mais est aussi devenu un classique.

1998-2011 : Rock décadent

En 1998, R.E.M obtient le plus gros contrat de l'histoire de l'industrie musicale et perd son batteur. Il en profite pour faire évoluer sa musique vers des sonorités moins rock :

  1. Up (1998)
  2. Reveal (2001)
  3. Around the Sun (2004)
  4. Accelerate (2008)
  5. Collapse into Now (2011)

Malgré des expérimentations intéressantes, les nouvelles sonorités semblent mal maitrisées. N'est pas Radiohead qui veut. L'intérêt du public et les ventes baissent, avec des albums faibles, voire très faibles (Around the Sun). Bien sûr, il y a encore des moments de grâce mais la magie n'est plus là.

La sélection : Le premier album de cette période, Up, qui est de bonne facture malgré deux-trois chansons qui n'ont rien à y faire, peut être épargné par cette sévère description.