N'ayant pas eu le temps d'aller boire un cocktail au Mixologist Laboratory à Tokyo, je désespérais de me rattraper à Kyoto. C'est chose faîte.

Avec son nom, le bar Finlandia ne pouvait qu'attirer mon attention. Créé il y a 15 ans par un japonais amoureux de la Finlande, c'est un excellent bar à cocktails, plutôt concept :

  • Musique : aucune. Ce qui assez choquant au début, il manque quelque chose, mais ça donne un côté classe et feutré.
  • Carte : aucune. Il suffit de demander un cocktail pour l'avoir, grâce à l'impressionante collection de bouteilles et à la passion qui anime les barmans. Je n'ai tout de même pas osé demander  un Camille Brune, un Jany Jane  ou un Berdea. Un bémol cependant : sans carte, la douloureuse se découvre à la fin.
  • Décoration : aucune. Non, c'est une blague. Mais, s'il y a à la fois une salle japonaise et une salle finlandaise, je n'ai pas su dire dans laquelle j'étais tant la décoration était épurée (ce qui semble être un trait commun de ces deux cultures du design)

Jane et moi étions dans ce bar de Gion, donc, face à deux salarymen, quand une geisha est entrée dans le bar et s'est installée avec eux. Je n'ai pas compris tout de suite que c'était une geisha. Elle était habillée de façon traditionnelle, en kimono et obi, mais c'est le cas de beaucoup de filles à Kyoto. Cependant, son nihong et son maquillage blanc témoignaient de sa profession. Elle a été rejoint par une collègue quelques minutes plus tard. Chacun la sienne !

Une geisha est une escort girl, version ancien Japon, donc super classe. Vu son look, on ne peut pas la faire passer pour sa compagne trophée, mais on peut la louer pour la soirée pour se distraire : elle sait chanter, jouer de la musique, danser, compter des histoires et, surtout, flatter. Je ne sais pas ce que celles-ci pouvaient bien raconter à leur clients mais ils semblaient ravis.

Quant à l'éventuelle prostitution des geishas, il y a apparemment une petite astuce :

L'obi, ce nœud dans le dos, distingue les geishas des oiran et autres prostituées, qui nouaient [le leur] sur le devant pour pouvoir l'enlever et le remettre plusieurs fois au cours d'une soirée. Enfiler un kimono et nouer un obi est une opération complexe [...], c'est pourquoi les geishas font souvent appel aux services d'un « habilleur » professionnel.

Les geishas et leurs clients sont partis et le bar est à nous. L'un des barmans vient discuter à notre table. Son rêve : aller en Finlande. Son patron lui en a tellement parlé... Quand il a su que j'y ai passé un an, ses yeux se sont humidifiés. Il a tenu à échanger quelques mots en finnois et, retenu par sa politesse nippone, ne m'a posé qu'une poignée de questions sur le pays. Après la Finlande ? Bordeaux. Car, plus que les cocktails, c'est le vin qui le passionne.

Et ces cocktails ?

Kumquat Gimlet :

  • Base : 5 cl de gin
  • Corps : 1 cl de jus de citron vert
  • Additif : 1 cl de liqueur de Kumquat

Euh.... :

  • Base : 4 cl de whisky
  • Corps : 2 cl de jus de pomme
  • Additif : 1 cl de sirop de pomme