Après le Texas, la Louisiane, et tout change. Le paysage : des étendues (plutôt) arides aux marais. La richesse : de l'Italie à l'Espagne. Et la culture : Des tejanos aux cadiens.

Les cadiens en théorie

Les cadiens, "cajuns" en anglais (un terme initialement péjoratif), ne sont pas les seuls francophones de Louisiane, mais ce sont peut-être les plus fidèles aux racines françaises et les plus fiers de leur particularisme culturel. Cette fierté viendrait de leur histoire chahutée.

En effet, jusqu'en 1755, la Nouvelle-France était divisé en 3 colonies :

  • L'Acadie qui correspond aujourd'hui aux états canadiens de Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Île-du-Prince-Édouard,
  • Le Canada, dont le Québec (libre !) est aujourd'hui l'héritier,
  • La Louisiane qui a été vendue aux États-Unis et qui était un territoire immense et peu peuplé.

En 1755, les anglais conquièrent l'Acadie et déportèrent les francophones dans d'autres territoires. Ceux qui trouveront refuge en Louisiane, dans la région de la Nouvelle-Orléans (alors une colonie espagnole, je sais... quel bazar c'était !), sont devenus les cadiens, formant une communauté distincte des autres francophones. En 1821, ils ont fait de Lafayette (alors "Vermilionville") leur "capitale".

Aujourd'hui, 7% de la Louisiane est francophone, 11,5% à Lafayette, et jusqu'à 30% dans d'autres villes cadiennes.

Les cadiens en pratique

C'était très sympathique de passer quelques jours en compagnie des cadiens (et des alligators ! Ils sont partout et ont la curieuse habitude de rentrer dans les maisons pour faire la sieste).

Même quand ils parlent anglais, ils utilisent beaucoup de mots français : "Merci", "C'est bon", "Mon cher"...

Comme souvent avec le français (langue gourmande !), c'est le vocabulaire de la cuisine qui est le plus utilisé. Quelques mots : Andouille, beignets, boudin, court-bouillon, grillade, rémoulade, sauce piquante...

Ce qui est amusant, c'est qu'ils utilisent des tournures françaises en anglais. "Get down of the car" ("Descendre de la voiture") plutôt que "Get out of the car", par exemple. Ou "Making the groceries" ("Faire les courses") plutôt que "Going shopping".

Je ne l'ai pas moi-même entendu mais on m'a dit que les cajuns disent "Come see" plutôt que "Come here", avec "see" qui est une déformation de "ici".

Cependant, plus que le français, le trait communautaire dominant semble être le catholicisme. Les cadiens affichent leur attachement à l'église romaine avec une agitation rare, même pour les États-Unis. Certains restaurants imposent même les deux jours maigres hebdomadaires à leurs clients, ainsi que le carême.

J'ai déjeuné au Olde Tyme Grocery ce midi, pour manger un po’boy. Je n'ai rien compris au menu, mais j'ai bien compris qu'ils étaient catholiques, ça oui ! On est loin des amants low-profile (si je peux me permettre) contés dans l'Évangeline de Longfellow :

Under the humble walls of the little Catholic churchyard,
In the heart of the city, they lie, unknown and unnoticed.

Prochaine étape

On m'a prévenu. Ça ne sera pas autant frenchy à la Nouvelle Orléans. On verra bien.


Greetings people from Texas. Dallas: Alejandra (MX), Chi-Le (VN), Colton (US) & the Argentinian girl. Austin: Amelia (US), Giulia (IT), cousine Angelina (US), cousin Ted (US) & Marita (ES). Houston : Matthieu (FR), Isabel (US), Janell (US), Marissa (US), Austin (US), Megan (US), Don (US), Ian (US), cousine Angela (US), cousine Cindy (US), cousine Janet (US), Rébecca (FR) & son frère (FR).