Billet publié le 23 janvier 2016

Mon expérience brésilienne n'aurait pas été complète sans un match de football. Oui le football, vous savez, le sport de Footix.

J'ai attendu Rio car je voulais visiter le mythique stade Maracanã, autrefois le plus grand stade du monde avec 200 000 spectateurs, rétrogradé à la 50e place environ depuis sa mise au normes de sécurité (79 000 places aujourd'hui).

Je suis devant.

J'ai commencé a faire la queue avec les supporters de l'équipe visiteuse (les Palmeiras de Sao-Paulo), car c'est là où il y avait moins de monde. Puis, me disant qu'il serait dommage de ne pas prendre la formule premium, réservée aux supporters de l'équipe locale (le Flamengo de Rio, l'équipe qui a le plus de supporters au monde !), je change de queue. Quelle heureuse décision ! Quelques secondes plus tard, une centaine d'hooligans cariocas ont chargé les quelques supporters paulistas pour cogner un maximum de monde.

J'ai pris une vidéo que je ne peux pas uploader mais dont voici une petite mosaïque :

Baston devant le stade Maracanã

La police a rapidement dispersé tout ce petit monde avec d'augustes coups de matraques, mais l'ambiance est restée très tendue.

Je suis dedans.

Ma place est parfaite, bien au milieu, bien devant. J'ai accès au buffet illimité boisson et grignote qui n'est pas trop mal. Et se trouvent dans ma tribune les seules femmes et enfants du stade, séparés des autres tribunes remplies (enfin, remplies... le stade est a 90% vide) de gars super testostéronés, aux cranes rasés, éructant et faisant des saluts fascistes.

Ça me permet de profiter des quelques minutes d'enthousiasme bon enfant avant que le match commence car la tension est vite montée après le coup de sifflet. Toute actions ratée de la part du Flamengo ou réussie de la part des adversaires était l'occasion pour mes voisins d'hurler et de cogner un truc, n'importe quel truc.

Par contre, et c'est ça le plus curieux, les situations inverses ne donnaient pas lieu à des réjouissances, non. Seul un but du Flamengo pouvait les satisfaire et détendre l'atmosphère. Il n'y en a eu qu'un seul, a 10 minutes de la fin du match, malheureusement très rapidement suivi du second but des Palmeiras

Le gars à ma droite est tout rouge, il a les yeux gorgés de sang et les mains cramponnées au siège de devant. S'il réussit enfin à l'arracher c'est pour l'envoyer dans la gueule de son voisin. Une chance sur deux que ça soit pour ma trogne.

Franchement, une heure et demi dans cette ambiance angoissante, c'est long. Surtout que sur le terrain, et bien, il ne se passe pas grand chose. Il y a bien 22 mecs en short qui joue à la baballe, comme prévu, mais ça manque de panache. Surtout que l'ambiance chauffe aussi de leur côté, la seconde mi-temps est toute hachée de fautes et d'arrêts de jeux.

Flashback

Ça fait plus de 11 ans que je n'étais pas allé dans un stade. La dernière fois, c'était pour voir un match Strasbourg/Paris. Il avait été interrompu après que deux bagarres générales aient éclatées : une dans chaque camp de supporters, même si c'était plus violent coté parisien. Je revois encore le service de sécurité du stade de La Meinau se prenant une bonne rouste, obligeant les CRS à intervenir dans les tribunes.

C'est toujours comme ça ou j'ai seulement pas de chance ?