Hier j'ai vécu ma dernière soirée à Paris, avec André et Mathilde, et une grosse remise en question.
J'ai réalisé le vide de mon existence, enfin j'ai plutôt réalisé que mon existence était vide d'illégalité : je ne fume pas de drogues, ne pirate pas mes logiciels et n'oublie jamais de payer les transports en commun.
Aucun danger dans mon quotidien, aucun frisson lorsque je croise la police... bref, beaucoup d'ennui.

L'homme qui m'a donné les moyens de remédier à ceci et de vivre un moment de pure folie est Karl Dubost. Après avoir lu son billet sur l'interdiction de prendre la Tour Eiffel de nuit, je me rendis au Trocadero accompagné d'un complice et de mon nouvel appareil photo (quel frimeur je fais !).

La tension est à son comble, André se positionne, je pose devant l'objectif et là, patatras, je prend conscience qu'une horde de touristes font de même autour de moi. Tous prennent la fameuse photo interdite, et ce sous le regard bienveillant des agents de police. Je revis la bataille de Trocadero dans ma tête et le Chaillot s'écroule.

Dépité, je demande à André d'appuyer tout de même sur le déclencheur et je m'enfuis, penaud, maudissant les dieux de m'avoir fait naître dans un monde si désenchanté.