Le Samedi 20 mars 2010 à Lille
CC-BY-SA

Dans la grande famille des abstentionnistes, je demande les abstentionnistes statisticiens. Pas ceux qui se moquent de la chose publique, ni ceux qui veulent exprimer ainsi leur mécontentement, mais ceux qui s'accrochent à l'argument éculé suivant : "Comme un vote de plus ou de moins, sur des millions de votants, n'aura aucun impact sur les résultats de l'élection, je ne vais pas me priver de pêche à la ligne pour si peu".

Quand j'entends ce genre de phrases, j'ai mal au cœur. Mais quand j'entends la réponse habituelle des partisans du vote électoral (dont je fais pourtant partie), qui se contentent d'affirmer le contraire, j'ai carrément la nausée. En effet, les statistiques sont souvent suspectes, mais dans ce cas précis, le contraste entre les chiffre est tel qu'on est face à une évidence : oui, une voix ne vaut presque rien !

Mais c'est précisément et paradoxalement le peu de valeur de chacune des voix qui doit nous inciter à voter. Car, comme le dit Vincent dans son article Voter ?, chaque abstention "augmente la valeur relative d'un vote exprimé" et c'est mal.

Il l'explique ainsi :

Dans un système où l'abstention serait totale, un seul électeur déciderait du résultat de l'élection. La démocratie élective est donc un système qui garantit que personne ne peut influencer le résultat d'une élection, ce qui est exactement à l'opposé de l'opinion commune mais qu'il me parait nécessaire à préserver.

Si vous vous demander pourquoi voter dimanche, dîtes-vous qu'au moins vous participerez à ce mécanisme de dilution du pouvoir.

Donc, pour demain, je compte sur vous.

Commentaires

Oui, le système de

pierre

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Jeudi 22 avril 2010 - 21:44

Oui, le système de commentaires pour ce billet était désactivé, je ne me souviens plus pour quelle raison. Je l'ai donc réactivé et je me suis permis de déplacer ton intéressante contribution.

Re. J'aurais voulu poster ce

Guillaume

G
Jeudi 22 avril 2010 - 12:17

Re. J'aurais voulu poster ce commentaire au bon endroit, c'est à dire en réponse à ton billet sur l'abstention, mais son lien le permettant ne semble pas fonctionner. [Vincent, qui est à côté de moi, me conseille de t'insulter à ce sujet. "Tu codes avec tes pieds !!!" Voilà, c'est fait].

Donc oui, je suis d'accord avec toi. Sur ce malaise perfide ressenti face à un "voter, ca sert à rien", malaise parce assertion moralement condamnable mais statistiquement plutôt vrai ... Mais justement, voter, c'est aussi (voir avant tout ?) un acte personnel, un acte de principe, un acte qui dit "je crois en l'importance de la politique et de la démocratie", alors fi des statistiques ! En terme philosophique, Kant fait le lien entre les deux, en donnant certes la primauté sur l'acte individuel comme source, via ses impératifs catégoriques. En gros, de mémoire, c'est quelque chose comme "agit de sorte que tes comportements puissent être érigés en lois universelles". Mais je ne suis pas très sur .... ,vite, wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Imp%C3%A9ratif_cat%C3%A9gorique

D'où aussi l'utilité de

syb

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Samedi 1 mai 2010 - 14:38

D'où aussi l'utilité de comptabiliser le vote blanc...

@Syb : Oui, compter le vote

pierre

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Dimanche 2 mai 2010 - 10:26

@Syb : Oui, compter le vote blanc est une réponse pertinente à ce besoin de dilution de pouvoir.

@Guillaume : La démocratie étant avant tout un principe philosophique, quasi-spirituel, dont les démocraties libérales actuelles ne sont que de maladroites tentatives d'incarnations, je te rejoins dans l'idée que le vote est d'abord un acte de principe et que toute considération technique est négligeable.

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