La finitude spatiale d'Internet

Bien qu'immense, Internet est un espace fini, un espace actuellement composé de 4,3 milliards d'adresses (attribuées à des ordinateurs fixes, des portables, des serveurs, des smartphones, des frigos...) qu'on peut par commodité regrouper en 256 blocs (attribués à des autorités comme les états ou les fournisseurs d'accès).

En 2006, Randall Munroe a cartographié ces blocs et a identifié ceux qui n'étaient alors pas encore attribués (en vert) :

Le point rouge marque la position de mon site sur la carte.

Surpopulation virtuelle

Depuis février 2011, tous ces blocs sont attribués. Il reste encore des adresses disponibles, mais il n'y a plus de réserves et la saturation est proche.

Il s'agit d'un problème de surpopulation, tel que ceux que la Terre peut connaître :

  • Plus de Terra Incognita, tout le cyberespace a été colonisé et attribué à des autorités, nous devons désormais nous répartir dans les blocs connus.
  • Dans un cadre de raréfaction des ressources, l'attribution des dernières adresses est parfois l'objet de luttes. Les derniers blocs ont dû être divisés en parcelles sans cesses plus petites avant d'être attribués.
  • Comme les grattes-ciels permettent de loger de nombreuses personnes sur un espace restreint et sont une solution au manque d'espace, les NAT permettent à plusieurs machines de se connecter avec la même adresse.

Face à ces problèmes terrestres, on envisage parfois la colonisation d’autres mondes outre-espace. Mais les contraintes physiques font que le départ des vaisseaux explorateurs n'est pas pour bientôt.

Heureusement, ces contraintes n'existent pas sur Internet et nous avons pu créer un espace totalement nouveau, immensément vaste : IPv6 (et ses 340 milliards de milliards de milliards de milliards d’adresses !).

IPv6 ready

Dans le cadre du World IPv6 Day, une initiative des grands acteurs de l'internet pour préparer la migration en faisant des tests à grande échelle, j'ai rendu mon abonnement internet, mon nom de domaine et mon serveur compatibles IPv6.

Comme chacun des services ou technologies que j'utilise était prêt (Free pour le FAI, OVH pour le DNS, Linux pour l'OS), ça m'a pris 15 minutes.

Et vous, êtes-vous prêts ?