À la plage de Sanur, cet après-midi, une discussion commence avec une petite chinoise qui veut savoir d'où je viens. "France", je lui répond avec un accent franglais, "I come from France". "France ? French ?", elle ne comprend pas. Je répond : "Yes, French. I am French !". Elle a compris : "Ah ! You come from De French, I love De French, I love Paris".

Visiblement, elle commence à s'emballer. J'en profite : "I live in Paris". Ses yeux se convulsent. Elle commence à réciter "Paris" comme un mantra magique : "Paris, Paris, Paris, Paris, Paris, Paris...". Entrée en transe, je crains qu'un orgasme spontanée se déclenche, comme ça, devant mes yeux, sur la plage. Je suis gêné et je l'interromps : "And where do you come from ?". "Hong-Kong".

Mais visiblement, elle ne semble pas vouloir parler d'elle. Paris, Paris, Paris, rien d'autre ne lui importait à ce moment. Elle me dit qu'elle connait deux phrases en français : "Je t'aime" et "Ti amo". Je souris. Je lui dis qu'il s'agit de la même phrase en français et en italien : "I love you". Elle est déçue. Elle ne connaitrait donc qu'une seule phrase en français ? Pauvre petite chinoise ! Je la rassure, je lui dis que je suis sûr qu'elle en connait au moins une deuxième. Elle réfléchi fort, elle me dit que non. J'insiste. Je vois son petit visage se crisper, ses yeux chercher loin, loin, une éventuelle phrase en français. C'est non.

Je suis attendu ailleurs. Ses amis l'appellent. On se quitte. En partant, je la salue et je constate qu'elle a un énorme tatouage "C'est la vie !" sur le dos.