Vá chupando despacito
Que é triste matear solito
a velhice nos bate.

Mateando de Jaime Caetano Braun

Buenos Aires, Colonia del Sacramento, Monte-Video, Buenos Aires (encore), Cordoba, Villa Belgrano, Villa Carlos Paz et, depuis hier, Mendoza. Je souhaitais calmer le rythme en Amérique du Sud, mais les villes s'enchainent. Le Rio de la Plata s'éloigne, les Andes se dressent devant moi, je serai au Chili demain et je fais le bilan : j'ai bu 20 fois du maté, soit... une seule tasse !

Le mate est la boisson "nationale" de l'Uruguay et de l'Argentine. C'est une infusion de plante, la Yerba Mate, qui est bue par tous, partout. Aux arrêts de bus, a l'ombre des ceibos, partout, tout le temps. J'aime bien. Et les buveurs ont vraiment une fière allure, avec leurs gourdes calebasses et leurs bombillas finement gravées. Ils en vendent a Color Latino ?

C'est une boisson de gauchos, de la pampa, on se serre les coudes et on fait tourner. Il y a du monde sur la corde à linge. Cependant, j'aimerai bien boire une calebasse rien qu'a moi, solitario, tranquille, en prenant mon temps. Mais à Mendoza comme ailleurs, on me regarde avec de grands yeux étonnés quand je demande au passant où puis-je trouver un "bar à mate". Il y a bien des cafés ? Des salons de thé ? Pourquoi rien pour le maté ?

Ça n'existe pas, on m'a encore répondu. Et on a prestement sorti un thermos, la calebasse et la bombilla du sac. La préparation était prête en un instant. Deux gourmandes gorgées et on me fait tourner, comme d'habitude. Mais non, désolé, pas cette fois, je ne veux pas boire de ton maté. Je veux me poser avec le mien.