Depuis Santiago, on atteint le Pacifique après avoir traversé pendant 6 km les tunnels Lo Prado sous la Cordillera de la Costa. Alors que, dans le bus, le visionnage a plein volume d'une comédie de Sofía Vergara aurait pu annoncer le plus cruel des enfers, il y a bien eu de la lumière au bout du tunnel et je suis arrivé au bien nommé Valparaiso.

La ville est fameuse, elle est au inscrite a l'Unesco et Sting lui a dédiée une chanson (oreilles sensibles s'abstenir), mais je n'en avais jamais entendu parlé avant d'arriver au Chili. Quel choc ! Les mots me manque pour décrire cette cité incroyable, je vais donc reprendre ceux d'un obscur poète local : port fou, bariolé, "portes de peinture verte, fenêtres, jaune", fatigué, tatoué. Et tellurique : En tu pecho austral están tatuadas la lucha, la esperanza, la solidaridad y la alegría como anclas que resisten las olas de la tierra.

Et puis ces chiens. Le Chili est rempli de chiens errants, parait-il. C’est vrai qu'il y en avait déjà beaucoup a Santiago. A Valparaiso, encore plus, des chiens partout, zonant seuls ou en bandes. Ce sont les maîtres de la ville, fiers, malins, assurés et, de ce que j'ai vu, pas agressifs du tout.

Et beaucoup de punks aussi. Des punks... des chiens... mais pas de punks a chien, les deux populations ne se mêlant pas. C'est curieux, il pourrait être potes comme ça se fait beaucoup en Bretagne, a Toulouse ou a la Gare du Nord. C'est un bon plan pour Bernie, ça.

Cinq jours plus tard, je suis sur la route retour a Santiago, traversant de nouveau Lo Prado, mais j'ai beau plisser les yeux, là-bas, au fond, la lumière n'est pas aussi éclatante.