Le Samedi 13 février 2016 à Medellín
CC-BY-SA
Illustration : COD Newsroom

Nous sommes dans un club en Colombie, n'importe quel club, n'importe quelle Colombie. La soirée commence et la salle se remplit rapidement. Deux groupes masculins se forment : les gringos et les latinos, forcément. Au bar, tout le monde est pote, mais sur le dancefloor, la guerre se prépare. Qui va conquérir les jolies colombiennes ? Il y en aura pas pour tout le monde.

Très rapidement, les gringos prennent nettement l'avantage, sans avoir besoin de faire grand chose. Les colombiennes les dévorent du regard ou viennent les chercher pour danser. Certains latinos ont déjà le regard plongé dans leur verre d'aguardiente anisée, maudissant par exemple ce blondinet en marcel qui n'a comme charme que sa blondeur, et ses yeux clairs derrière son regard bovin. Que la vie semble injuste !

Mais d'autres y croient encore. Ils savent que le vent va tourner. Il finit toujours par tourner. Aussi clairs et grands que peuvent être ces nouveaux conquistadores, il y aura toujours dans la soirée ce moment où ils tomberont de leur piédestal. Il faut donc jouer contre la montre, éviter que trop de colombiennes aient disparues dans ces bras rougis par le soleil avant le moment tant attendu, en payant des tournées au bar par exemple.

Enfin, vient le moment de la revanche, il est minuit et le DJ cesse sa programmation internationale et envoie la salsa. La salsa, enfin. En un instant, tous ces fiers gringos sont perdus. Qu'est ce que c'est que ce rythme ? Ou est la basse ? Quel est le temps fort ? Comment ça se danse ? Ça à l'air compliqué ! Ils commencent à gigoter maladroitement, incapables de suivre les mouvements de plus en plus enthousiastes et sophistiqués des colombiennes.

C'est l'exode des gringos vers le bar, peinés, déboussolés, humiliés. La place est libre pour les salseros qui agrippent vigoureusement les mains et les hanches des jolies colombiennes, mettant à profit leur maîtrise de la clave. Car il y a une justice dans les clubs colombiens, et elle a la voix de Joe Arroyo.

Vite vite, cependant. Il ne faut pas trainer car dans deux heures, c'est le final ragga/dancehall et c'est chacun pour sa peau.

Commentaires

T'imaginer danser la salsa me

syb

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Lundi 15 février 2016 - 18:15

T'imaginer danser la salsa me met en joie !

Par contre sur le morceau de Joe Arroyo, il y a une ligne de basse.

Souvent, je fais partie des

pierre

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Lundi 15 février 2016 - 18:43

Souvent, je fais partie des gringos peinés, déboussolés, humiliés. C'est une course contre la montre.

Oui, il y a souvent des lignes de basse. Mais elles sont généralement en retrait et sont des repères peu fiables pour les mouvements de danse. Tout est dans la fameuse clave. C'est les snaps ou la caisse claire qui guident les mouvements, mais ils sont dans un joyeux mélange de 2 et 3 temps : https://www.youtube.com/watch?v=3mrq57zI4-Y C'est bien chaud à gérer.

A ton retour je ne manquerai

Rico

R
Mercredi 17 février 2016 - 12:37

A ton retour je ne manquerai pas de te demander une démonstration de tout ce que tu auras appris dans ces clubs...

De tout ? Vraiment ? Je sens

pierre

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Samedi 20 février 2016 - 02:07

De tout ? Vraiment ? Je sens que les prochaines Fêtes de Bayonne vont être calientes.

Ha ha ha ! très bon billet

Paul

P
Lundi 29 février 2016 - 07:27

Ha ha ha ! très bon billet

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