Tout se passe comme prévu en Jamaïque.

Life In Jamaica

Sans surprise, le premier contact a été rude. À l'immigration, on me refuse pendant une heure l'entrée sur le territoire car je ne suis pas en mesure de montrer mes réservations d'hôtels. Puis, à l'aéroport, je suis victime d'une belle arnaque par le taxi (prix quintuplé), en dépit de la précieuse expertise que j'ai acquise l'année dernière pour déjouer ce type de vol. Ce filou m'a filé sa carte à la fin, à l'aise.

On m'avait prévenu que la Jamaïque n'était pas aussi rastacool qu'on se l'imagine. En effet, toute la journée, j'ai eu droit à des sons pas très roots rock reggae (Tom Tom Club, 50 cent, Milky, Notorious Big....), la toxicomanie la plus répandue semble être l’alcool si je me réfère à tous les crazy baldheads enivrés étendus sur le trottoir, enfin, beaucoup d'églises (Calvary Baptist, St John's Methodist, Seventh Day Adventist, Open Bible Church, ma préférée...) et la seule représentation de Haïlé Sélassié est celle d'une exposition au Montego Bay Cultural Centre.

Midnight hour

Cependant, les heures passent, je m'éloigne de la côte et du centre-ville, je découvre mon quartier Mount Salem et je commence à me sentir plus à l'aise. Je prend un route taxi (taxi collectif) en prononçant root taxi, ce qui a beaucoup plu au chauffeur. Je rencontre Ishem, un vendeur de disques coincé dans un ancien petit stand de fruits. Il a beaucoup de CD. Et plusieurs vinyles aussi, mais d'un seul et unique artiste.

La nuit tombe. Je mange un délicieux pep up (poulet aux haricots) au Waggon Wheel, la radio annonce que les votes des législatives vont être recomptés. Je m'installe au bar The Endz, puis au Power Bar.

Un verre d'Appleton à la main, je me pose et j'observe. Les femmes sont accoudées au comptoir, sirotant du vin au gingembre. Les hommes sont dans la salle, jouant aux dominos et regardant d'un œil distrait la diffusion du Charles Chocolate's Dancin Dynamite.

La sono, en mono poisseux et taille XXL, diffuse un premier tune reggae « Come into my love song.. ». C'est plutôt mauvais mais c'est du reggae et ça me suffit. Le roots, ça sera un plus tard.

Je remarque au dessus de moi le panneau « Fiendship and business noh mix soh mi noh want no weed fi ah smoking inna di bar » sur le mur. Je souris. Je sens de l'animation à l'extérieur. Une block party démarre, diffusant à plein volume un son dancehall ultra lourd, et les watts font fuir les cochons et chèvres qui se régalaient jusqu'alors des ordures tapissant la rue.

Je suis heureux.

Virtual SS

Tunes inside my head :

Tunes from the streets :