Je découvre la région Côté-Nord du Québec et je suis enchanté. Parmi les nombreuses merveilles que j'ai pu voir, il y a bien sûr les baleines du Saint-Laurent, un grand classique touristique de la région.

Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi fort de voir des baleines comme ça, de si près. La veille de la croisière, j'étais encore très hésitant. Mais ma rencontre avec Anne-Marie, si passionnée par ces fascinants cétacés, dans un bar de Tadoussac, m'a convaincu. Je suis donc parti de bonne heure aux Escoumins pour embarquer avec elle et une poignée d'autres enthousiastes.

J'ai pu voir deux rorquals communs (20 mètres, 50 tonnes), une douzaine de petits rorquals (10 mètres, 10 tonnes) et des centaines de phoques, vaquer à leurs occupations (déjeuner, en gros) autour du zodiac pendant deux heures. Franchement, ça ne se décrit pas, ça se vit.

Mais il manquait la star. Le Capitaine Crochet, un rorqual femelle disparu (et probablement décédé) en 2013, a animé la baie pendant 20 ans en revenant chaque année, dès fois avec des bébés, dès fois avec des potes. Les conditions de sa disparition fendent le cœur, et la baie souffre encore de son absence, certains animaux ayant décidé de ne pas revenir sans elle.

De plus, les baleines du Saint-Laurent sont très fragiles. Elles ont subies une épidémie de cancers dus à la pollution des eaux il y a quelques années, et sont aujourd'hui sujettes à des morts subites, encore inexpliquées.

Et pendant ce temps, l'Islande et la Norvège se font plaisir, tuant certaines années des centaines d'individus avec des harpons à têtes explosives, parmi une population de seulement 100 000, précipitant ainsi la disparition annoncée de l’espèce.

Ce qui me rend dingue, c'est qu'il s'agit d'un des sujets majeurs ayant bloqué les processus d'adhésion à l'Union Européenne de ces deux pays. Plutôt renoncer à la construction européenne plutôt qu'adopter les quotas de pêche, vraiment ?

C'est assez ! Vivement que je rentre à Montréal pour aller me soulager en défonçant des cibles à coup de hache chez Rage.