Le Samedi 17 septembre 2016 à Nairobi
CC-BY-SA
Illustration : Alvin Byrone

Quel contraste ! Passer de l’Éthiopie au Kenya, c'est changer de monde. L’Éthiopie est si ancienne, immémoriale, si impériale, grave. Le Kenya, lui, est moderne et exubérant.

L’Éthiopie est un pays isolé, en conflit avec son voisin dont il est culturellement le plus proche, l’Érythrée. Et qui ne semble pas intégré dans la culture pan-africaine. En Éthiopie, on parle éthiopien, on mange éthiopien, on danse et chante éthiopien...

Les kényans parlent les deux langues internationales de l'Afrique de l'Est, le swahili et l'anglais. Il voyagent en Ouganda et ailleurs, regardent les soaps nigérians (dont Desperate Housewives Africa !), écoutent les tubes congolais à plein volumes dans la matatus...

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Ah... les matatus... Je n'avais pas été autant enthousiasmé pour un transport urbain depuis les jeepneys de Manille il y a 18 mois.

Chaque matatu a un thème : Arsenal, Chicago Bull, Death Row, Casino, Snoop Lion... souvent Jésus (c'est lui la super star, tu peux pas test).

C'est du total look : les aménagements extérieurs, la décoration intérieure jusqu'au moindre petit détail, la musique assourdissante, les vidéos épileptiques diffusées en boucle et même le mot de passe wifi. Tout participe à l'immersion dans le thème. Même si cette immersion ressemble parfois à une séance de waterboarding.

En effet, les matatus émerveillent le touriste que je suis (et qui s'est abonné à Matatu Magazine), mais ne font pas l’unanimité pour autant. Je peux comprendre. Il ne doit pas être tous les jours facile de suffoquer une heure dans une boite de nuit mobile surpeuplée et brûlante, fonçant à tombeau ouvert dans les rues chaotiques de Nairobi, lorsqu'on souhaite simplement rentrer pépère du boulot.

Mon matatu favori ? Le Robocop, bien sûr.


Addis : Tamir (IL), Mor (IL), Schair (IL), Rotem (IL), Moran (IL) & Yogev (IL). Lalibela : Melat (ET), Abebe (ET) et Getachew (ET) (deux excellents guides), Biniamin (ET) & Chanda (US). Mekele : Yoko (JP), Noelia (ES), Out (ET), Salla (FI) & Christine (KE). Retour a Addis : Zula (ET). Awasa & Shashamane : Lucy (DE), Alex (FR), Sandrine (FR) & Philida (UK).

Commentaires

Classe comme bus!…

xigris

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Dimanche 16 octobre 2016 - 16:50

Classe comme bus!
Enfin, la deco est top, mais ils sont confortable pour des longs trajets?

Un peu comme dans la série sense8?

Je n'ai pas regardé Sense8…

pierre

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Lundi 17 octobre 2016 - 11:12

Je n'ai pas regardé Sense8 mais, oui, le "Van Damn" est un matatu ! Ça me donne envie de commencer la série, surtout qu'Eric me l'avait conseillée.

C’était bien cool Nairobi. Encore une ville mal aimée qui me manque (comme Sao Paulo, Bogotá, Séoul...)

Matatu (littéralement Ma3,…

Nino

N
Mercredi 12 avril 2017 - 04:17

Matatu (littéralement Ma3, tatu = trois en souaheli) est une culture née des bidonvilles Nairobiennes, à l'est de la ville, souvent pauvres dont sa jeunesse veut se montrer comme rebelle, fière et la plus créative du monde.

D'où naissent les vives couleurs et dessins orgueilleux et 'in your face.' Son moyen de s'exprimer devient les Ma3, dont un grand nombre sont multicolores, avec internet gratuit (utile pour survivre les embouteillages durant ses heures), musique et sièges assez confortables pour ces courts trajets.

Conduites et gérées par des jeunes hommes, cette culture privilégie le sheng, un argot né du mariage anglo-souaheli et une attitude véritablement badass.

A corriger:…

Nino

N
Mercredi 12 avril 2017 - 04:24

A corriger:
*bidonvilles Nairobiennes, veut, des heures, confortables, de jeunes hommes...

M. Dureau, veuillez permettre une fonction de 'editing,' s'il vous plait).

:)

Corrigé, Nino. L'édition des…

pierre

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Samedi 15 avril 2017 - 11:40

Corrigé, Nino. L'édition des commentaires, j'y pense, mais ce n'est pas sur la roadmap de la version 3.1 de mon site, prévue pour ce printemps.

Les matatus me manquent. Ou plutôt manquent à Paris. Voilà trois mois que je suis de retour, déjà, et Paris est si calme. C'est presque angoissant parfois. Quatre indiens, de Bombay, sont venus me visiter, et ils étaient stupéfiés par le calme de mon quartier, pourtant l'un des plus animés de la ville.

Et à Gaborone ? Pourquoi pas de matatus ?

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