I may live badly, but at least I don't have to work to do it.

Je viens d'arriver à Houston après 5 jours pendant  lesquels je me suis éclaté à Austin. Comme dit dans un commentaire, c'est ma ville préférée de États-Unis pour l'instant.

O Slacker, Where Art Thou?

Austin pour moi, c'était surtout le film Slacker que j'ai découvert tardivement (je ne connaissais pas Linklater avant qu'il n'adapte Dick avec brio) et je me suis demandé si j'allais retrouver cet esprit glandeur et bavard 25 ans plus tard.

Un peu, oui. Il y a quelque chose de décalé et fascinant dans cette ville et ses habitants. Cependant, pris par mes interminables ballades, une douce compagnie, et la surprenante découverte de 3 branches texanes de ma famille italienne, je n'en ai eu qu'un aperçu.

New Sincerity

Par contre, j'ai trouvé ici un vibrant esprit musical. Qu'il soit bien présent (cafés-concerts, musique de rue, et ma rencontre avec Giulia au rayon vins européens du Whole Foods), ou l'écho d'un passé glorieux. C'est la Live Music Capital of the World, il paraît. Et ne t'avise pas de contester.

Austin, c'est aussi le New Sincerity. Mais, là encore, je suis un peu passé à côté. J'ai même pris le graffiti de Hi How Are You pour une publicité pour un restaurant thaï. Allez, on s'écoute Walking The Cow pour oublier qu'on oublie.

Keep Austin Weird

Il y a trop de monde à Austin ! répète Ted toutes les 10 minutes. Il est sujet à des pertes de mémoire immédiate, certes, mais c'est vraiment un sujet poignant pour lui. Et il n'est pas le seul. La ville grandit à toute vitesse, la population double tous les 20 ans environ. Sur les 10 plus grandes villes des États-Unis, 3 sont au Texas et Austin est la onzième.

La ville attire comme elle a déjà attiré il y a 30 ans. Mais la population a changé. Ce sont moins les artistes marginaux que les entrepreneurs, les investisseurs et les ingénieurs qui affluent aujourd'hui. Forbes la place en première position pour être la nouvelle Silicon Valley.

Le problème, c'est que tout ce beau monde ne vient pas seul. Et que la Valley, ce n'est pas vraiment un modèle de fun et de rock'n'roll, même si c'est weird à sa façon.

Gonzo

Ce matin, à Houston, je rencontre Matthieu, de Dax, qui est journaliste chez Gonzai et qui va couvrir un festival à Austin. Je parcours un peu le site et je tombe sur un article de Caroline Ruffault qui commence ainsi :

Vivre à Austin au début des années 90, faire de la musique et traîner comme dans "Slacker", le film culte de Richard Linklater, c'est une certaine idée d'un paradis perdu que Ethan Azarian, musicien de presque 60 ans, a vécu et tente de prolonger. Qu’est-il devenu 25 ans plus tard, dans cette ville qui essaye de se ressembler mais qui se fait grignoter par la Sillicon Valley, les informaticiens et les Californiens.

Incroyable, quelqu'un avait déjà écrit mon billet !