J'ai profité de la Journée Mondiale du SIDA pour mettre ce billet à jour avec des observations faites les deux dernières semaines au Botswana.

Je suis arrivé au Botswana. J'ai quitté la Namibie avec un peu de tristesse, mais la route m'appelle et j'ai trouvé deux compagnons de voyages. Voyager à plusieurs est agréable mais contraint le calendrier.

Épidémie

Au poste frontière de Mamuno, je suis accueilli par un distributeur de préservatifs gratuits. Dans la chambre de l’hôtel, je trouve une bible et deux préservatifs à ma disposition. Ça avait déjà été le cas en Namibie. Le Botswana, où 25% des adultes sont séropositifs et où la population a perdu 10 ans d’espérance de vie a cause du SIDA, semble prendre le sujet au sérieux.

Depuis ma grippe de Lilongwe (on m'avait d'abord diagnostiqué le SIDA, qui ressemble à une grippe au début, avant que les tests sanguins ne rejettent cette hypothèse), j'observe les dispositifs déployés contre cette épidémie. Et je dois dire que je suis épaté.

Prévention

En Zambie, en Namibie et au Botswana, la prévention est partout. Les écoles primaires ont des fresques avec des renards qui dansent, des tortues qui rient et des rubans rouges dessinant "AIDS KILLS".

Les messages de prévention multiplient les angles d'attaque : promotion de l'abstinence et de la fidélité, promotion du port du préservatif et de la circoncision (parfois gratuite), lutte contre les drogues dures. Un angle important manque cependant : la population homosexuelle, et c'est bien dommage.

Le SIDA est sujet du quotidien. On en parle dans les journaux, à la radio, entre copains... Quel contraste avec le Kenya et la Tanzanie où les préservatifs sont chers et rares, et où le sujet semble tabou, malgré les 5% d'adultes porteurs du virus.

Malades

Les tests VIH sont gratuits et rapides (10 minutes !). Les cliniques mobiles (comme celles du BOFWA au Botswana) proposent leurs services (contraception, prévention, traitements) aux populations isolées. Certains villages, certains quartiers, sont TCM Partners, pour tester la population locale, référencer les malades et les suivre.

De plus, de nombreuses affiches insiste sur le respect des malades que Dieu aime (à la manière des Gods Love HIV+Me de l'AHF), et rappellent que le VIH lui ne discrimine personne. Certaines affiches sont vraiment émouvantes.

Arf

Le dispositif est donc impressionnant et donne des résultats positifs. Le VIH recule lentement au Botswana (où l’espérance de vie était descendu de 65 à 35 ans au plus fort de l'épidémie), et se faire tester semble être entré dans les habitudes.

Pourtant, malgré tout ça, j'ai du partager mes préservatifs avec des copains zimbabwéens qui sortaient les poches vides. Ah la la...